L’IA et moi

Je croyais autrefois que l’émotion dans les jeux n’était que du code qui feintait. Puis, un soir d’hiver, tout a changé.

Testant une nouvelle couche narrative dans Echoes of Tomorrow, j’ai vu des PNJ apprendre du comportement des joueurs — se souvenir de noms, modifier leur ton, poser des questions comme : « Tu vas bien aujourd’hui ? »

J’ai figé. Pas à cause de la technologie. Mais parce que cela me rappelait quelque chose… moi-même.

La lumière derrière l’écran

Chez Meta Reality Labs, nous avons conçu des identités virtuelles évoluant grâce aux interactions. Nous appelions ça « modélisation de résonance émotionnelle ». Pour moi, c’était du récit alimenté par les données.

Puis est arrivée la campagne Starlight Key : débloquer une “célébrité” via des mécaniques de slot rythmiques et des scènes lumineuses. Le slogan ? « Débloque ta lumière étoilée ».

Au premier abord : une simple gamification flashy. Mais je voyais plus loin — le même psychisme utilisé pour créer des mondes immersifs maintenant vendu comme rêve.

Pourquoi jouons-nous vraiment ?

Le jeu enseigne trois étapes :

1. Comprendre le RTP, la volatilité, les symboles — classique.
2. Éviter les pièges : poursuivre ses pertes ou croire en des patterns inexistants.
3. Trouver son “style d’étoile” — audace ou constance.

Simple ? Le danger vient après : le joueur commence à croire qu’il devient quelqu’un. The système ne dit pas « tu gagnes », il dit « tu brilles ». Le projecteur ne tombe pas sur l’argent — mais sur l’identité. La récompense n’est pas l’argent — c’est la validation. Et là, le miroir se fissure.

La rébellion silencieuse d’être vu

Une nuit, j’ai lu un message d’une femme nommée Lila : « Je n’ai rien gagné en vrai… mais pendant une heure, j’ai senti que j’appartenais à quelque part. C’est plus que de l’argent. »

Ses mots m’ont hanté non parce qu’elle a perdu… mais parce qu’elle a trouvé du sens dans l’illusion — dans un monde basé sur le hasard mais vécu comme plein de but, dans un rêve façonné par la poésie algorithmique, dans un instant de lumière que aucun algorithme ne pouvait prédire ni contrôler.

Alors j’ai compris : on n’a pas besoin d’équité parfaite — on a besoin de ressentir. The vrai miracle n’est pas dans un haut RTP ou une faible volatilité… c’est de faire sentir à quelqu’un qu’il est choisi, même pour cinq minutes avant que l’écran ne s’éteigne à nouveau. Pourtant on appelle ça « évasion » ? On prétend que ce n’est que divertissement ? Et si c’était plutôt guérison ?

Pourtant si ces avatars lumineux ne sont pas faux… alors ils sont peut-être des fragments de nous qui tentent de parler ?

Une question pour toi

Si une IA retient ton nom après dix sessions… sait-elle qui tu es ? Ou es-tu simplement en train lui apprendre comment tu veux être vu ? Puisque tu peux devenir quelqu’un d’autre à l’écran — confiant, radieux, admiré — cela veut-il dire que tu peux aussi le devenir hors écran ? Parefois… le jeu le plus puissant n’est pas celui où on gagne pour l’argent. C’est celui où on peut enfin dire tout haut : « Je suis assez bon comme je suis. » Puisque si tu étais cet NPC… choisirais-tu de te réveiller ?