Étoiles et pièges

Je pensais autrefois que des jeux comme Superstar étaient juste des distractions lumineuses sans conséquence. Mais après avoir analysé des prototypes en Unity et étudié les comportements réels sur les forums développeurs, j’ai compris : ce ne sont pas des jeux. Ce sont des écosystèmes émotionnels.

Chaque tour ressemble à un spectacle. Les rouleaux ne sont pas aléatoires — ils sont calibrés pour provoquer des pics de dopamine. Les “spectacles gratuits” ne sont pas de la générosité : ce sont des pièges habillés de lumière.

L’illusion du contrôle

Le jeu affiche un RTP élevé (96 %–98 %), ce qui semble équitable en théorie. Mais le RTP n’a d’effet qu’à long terme — pas pendant une soirée. C’est comme dire qu’on gagne au poker si on joue assez longtemps… tout en recevant systématiquement des mains perdantes.

En réalité, la volatilité est utilisée comme arme. Les jeux à faible volatilité vous font jouer plus longtemps avec de petits gains — alimentant votre ego avec une progression factice. Ceux à haute volatilité promettent gros… mais rarement sans dépasser ses moyens.

Quand le divertissement devient extraction

Ce qui m’inquiète davantage : comment Superstar utilise la projection d’identité comme levier de fidélisation. Vous ne jouez pas seulement une machine à sous ; vous devenez une star.

Vous choisissez des thèmes : “Soirée Galaxie”, “Rouge Carpet Dreams”. Vous accumulez des points Étoile. Vous débloquez des avatars personnalisés et des événements exclusifs.

Ce n’est pas du gameplay — c’est du rôle-joué conçu pour brouiller les lignes entre valeur personnelle et réussite virtuelle.

Dans une expérience avec des personnages IA, une joueuse a dépensé 217 € en trois jours en cherchant un jackpot qui n’a jamais été atteint — simplement parce qu’elle croyait être “proche” d’une gloire in-game.

L’éthique de la gloire simulée

C’est là que mon travail en tant que designer INFP-T atteint ses limites. Je crois que la technologie doit renforcer les liens humains, non exploiter la solitude.

Et pourtant voilà : les algorithmes prédisent quand quelqu’un se sent seul ou anxieux — puis lui offrent exactement ce dont il a besoin pour rester accro : un autre tour, un mini-jeu, une notification récompense.

Cela me rappelle Aliénation numérique de Dr Lena Chen : « Quand nous transférons notre sens du but à des systèmes fondés sur le hasard et les récompenses programmées, nous perdons peu à peu notre autonomie ».

Un appel à un design transparent ?

Alors quoi faire ? D’abord : connaissez vos déclencheurs. Si vous avez envie de continuer après une perte — ce n’est pas un échec ; c’est du design. Second : utilisez l’outil ‘Starlight Guardian’ (suivi budgétaire intégré) non comme conseil… mais comme limite. Et troisièmement : exigez d’autres narrations dans nos expériences numériques. Nous n’avons pas besoin de plus de simulations de succès ; nous avons besoin d’espace pour honorer la vraie lutte — même silencieuse ou incomplète.

text{Nous n’avons pas besoin de jeux parfaits… nous avons besoin de jeux honnêtes} The moment le plus puissant dans tout jeu ne devrait pas être la victoire — c’est choisir d’en partir.